Definition and examples of hybridation processes

In this video, Professor Dominik Zaum from the University of Reading defines hybridity. He explains that at the most basic, it is the nature of a political order, in particular its norms, its institutions which reflect the norms and interests of multiple and different parties. It is a compromised version of a pure or idealized notion of a particular political order.
He suggests that as an observation that a political order is hybrid is banal and obvious, any political order is constantly negotiated and renegotiated, is not fixed and that is even more so true for post-conflict contexts which tend to be more fluid. The reality on the ground does not reflect the technocratic blueprints of international institutions. Hence, the messy political bargains that arise from the engagement with local political actors therefore should not come as a surprise.
In view of all of this, he says that it is really helpful to focus on hybridisation as a process rather than hybridity as an outcome because hybridity as an outcome is quite banal. He explains that when we start to look at hybridization as a process it shifts the gaze towards both the actors but also the nature of their interactions and the political and power dynamics between them.
Professor Zaum also gives two examples in which there have been hybridization processes. He talks about the tensions between international law in particular forms of international human rights law on the one hand, and traditional law on the other. In the case of peace and state building in East Timor for example, the UN mission tried to set up a formal legal system as it but lacked the capacity to implement this across the country. The norms rubbed along and existed alongside traditional forms of law which focused very much on collective responsibility, on mediation or compensation rather than other notions of justice and where there were quite significant conflict between the principles of formal human rights law on the one hand and traditional law in the other especially for example with regards to gender and gender roles.
He explains that the idea of traditional law and traditional institutions filling the gaps where the state is absent is really an important aspect of the reality of hybridity and it starts to highlight the places where this negotiation and renegotiation between the two continues to take place. It is very often the everyday not necessarily the big formal institutions.
Another example he gives focuses on institutional design in Afghanistan and the role of the Loyia jirga. The latter is a kind of formal and traditional assemblies. He explains there are two interesting questions in that case. The first one is what is the role of the Loyia Jirga, a kind of traditional mechanism of conflict resolution of rule-making in a kind of form of constitutional framework and how one tries to reconcile those two especially when you move beyond the moment of a kind of constitutional assembly is a sort of one off event but give the Loya Jirga a more regular role in the ongoing political process.
Second, there is the question around the membership of these Loya Jirgas, to what extent should they reflect the kind of norms that the international community brings to peace and statebuilding or should there be a representation of all different ethnic groups and horizontally, should it be inclusive of women, of under-represented groups and groups traditionally marginalized in the policy process in so many countries. Or should it really just reflect more traditional norms, existing power relations reflecting the war lords, there is a range of different things that rub against each other.
He suggests that there are areas of interest to look at because here in this hybridization process, one can see the political and the power dynamics and importantly we don’t see them as a dyad between the local and the international but they allow us to disaggregate those, that both the international community or the international presence has a multiple interests and to some extent represents and reflects multiple normative frameworks but in particular also local political actors even if they act in a relatively common normative framework and very varying interests. These processes highlight the negotiations not just between the locals and the internationals but also within them.

Définition et exemples de processus d’hybridation

Dans cette vidéo, Professeur Dominik Zaum de l’Université de Reading définit l’hybridité. Il explique qu’ à la base elle peut être definie comme la nature d’une structure d’un ordre politique, en particulier ses normes, ses institutions qui reflètent les normes et les intérêts de multiples et différentes parties. Dans un sens, c’est une version compromise d’une notion pure ou idéalisée d’un ordre politique particulier.

Il suggère que, l’observation qu’un ordre politique est hybride est banale et évidente, tout ordre politique est constamment négocié et renégocié, n’est pas fixe, et c’est d’autant plus vrai pour les contextes post-conflits qui ont tendance à être plus fluides. Compte tenu de tout cela, il dit qu’il n’est pas étonnant de constater que   la réalité sur le terrain ne reflète pas les schémas technocratiques des institutions internationales mais plutôt les négociations politiques désordonnées qui découlent de l’engagement avec les acteurs politiques locaux.

Il donne également deux exemples dans lesquels il y a eu des processus d’hybridation. Il parle des tensions entre le droit international, en particulier les formes de droit international des droits de l’homme, d’une part, et le droit traditionnel, d’autre part. Par exemple, dans le cas de la paix et du renforcement de l’État au Timor Oriental où la mission de l’ONU a essayé de mettre en place un système juridique formel mais n’a pas la capacité de mettre en œuvre ce système dans tout le pays et très rapidement ce système juridique formel, avec une capacité limitée. Ces normes se sont frottés à d’autres formes de droits traditionnels qui se concentrent beaucoup sur la responsabilité collective, la médiation ou l’indemnisation plutôt que sur d’autres notions de justice et où il existe un conflit assez important entre les principes du droit formel des droits de l’homme d’une part et du droit traditionnel d’autre part, en particulier par exemple en ce qui concerne  le genre et les rôles de genre.

Il explique que l’idée de droit traditionnel et d’institutions traditionnelles comblant les lacunes où l’État est absente est vraiment un aspect important de la réalité de l’hybridité et elle commence à mettre en évidence les endroits où cette négociation et cette renégociation entre les deux continuent d’avoir lieu. C’est très souvent au niveau de la vie quotidienne pas nécessairement au sein des grandes institutions formelles.

Un autre exemple qu’il donne se concentre sur la conception institutionnelle en Afghanistan et le rôle de la Loyia jirga. Ce dernier est une sorte d’assemblées formelles et traditionnelles. Il explique qu’il y a deux questions assez intéressantes dans ce cas. La première est le rôle de la Loyia  Jirga, une sorte de mécanisme traditionnel de résolution des conflits ou d’élaboration de règles dans une sorte de cadre constitutionnel et comment essayer de concilier ces deux- surtout lorsque vous allez au-delà de la constitution de l’assemblée comme un événement ponctuel et donner à la  Loya Jirga un rôle plus régulier dans le processus politique en cours.

Et puis, bien sûr, il y a la question de l’appartenance à la Loya  Jirga, dans quelle mesure devraient-elles refléter le type de normes que la communauté internationale apporte à la paix et à  l’édification de l’État ou devrait-il y avoir une représentation de tous les différents groupes ethniques, horizontalement, devrait-elle inclure les femmes, les groupes sous-représentés et les groupes traditionnellement marginalisés dans le processus politique dans tout le pays. Ou devrait-il vraiment refléter des normes plus traditionnelles, des relations de pouvoir existantes reflétant les chefs de guerre, il y a une gamme de choses différentes qui se frottent les unes contre les autres.

Il suggère qu’il y a des domaines d’intérêt à examiner car ici, dans ce processus d’hybridation, nous pouvons voir les politiques et la dynamique et, surtout, nous ne les voyons pas comme une dyade entre le local et l’international, mais ils nous permettent de désagréger le fait que la communauté internationale ou la présence internationale a des intérêts multiples et, dans une certaine mesure, représente et reflète de multiples normes mais en particulier aussi, les acteurs politiques locaux même s’ils agissent dans un cadre normatif relativement commun ayant des intérêts variés. Ces processus mettent en évidence les négociations  non seulement entre les locaux et les internationaux, mais aussi au sein de ceux-ci.